En 2003, pour la promotion des standards en matière de conception de page web, Dave Shea a proposé un exercice de style, CSS Zen Garden, qui a abouti à un livre avec Molly Holzschlag : The Zen of CSS. En résumé, il s’agissait de démontrer que, sans toucher à la structure de la page, il était possible de réaliser une infinité de mises en forme en modifiant uniquement les feuilles de style et les images d’habillage. Ceci en utilisant les propriétés standard communes aux différents navigateurs.
Pas touche aux plantations
L’habillage précédent de Nulle-part[1] remonte au mois de mars de l’année dernière, même s’il a connu des ajustements au fil des évolutions du contenu du site. Le fait est que mon travail récent sur un autre site m’a amené à reconsidérer certaines approches techniques (plus ou moins liées à l’approche itérative employée).
Me méfiant de moi-même, de mon affinité pour la table rase, je me suis imposé des limites dans la réfection réflexion :
- modifier uniquement la feuille de style (et les ressources graphiques liées),
- choisir une typographie et une palette de couleur,
- encore une fois, ne pas toucher aux autres briques avant d’avoir terminé les règles pour tous les éléments existants.
Les choix
J’ai toujours considéré les Souvenirs de Nulle-part comme le bulletin d’information de ma bibliothèque personnelle, ou un journal local d’association ou de municipalité avant l’avènement des tirages numériques offrant de la quadrichromie abordable. S’il y a quelques images (sans doute de plus en plus à vrai dire), mes pages, et notes sont en majorité textuelles. Pour la mise en page du texte, je ne me refais pas. À quarante-six ans, si j’ai toujours connu le média écran, du moniteur monochrome relié au TI-99/4 de mon frère aux afficheurs à haute densité de pixels des téléphones portables actuels, mes référence de composition demeurent celles de l’imprimerie.
Police
Par envie de simplification ou de minimalisme, j’ai souhaité ne proposer qu’un famille de caractères en lieu et place d’un duo corps du texte et titraille. Pour disposer d’un jeu de graisses et de casses à même de composer un ensemble contrasté de lettres, j’ai regardé du côté des polices à fonte variable[2] et ai retenu la Playfair Display de Claus Eggers Sørensen.
Palette
Journal, fanzine, bulletin ronéoté ou polycopié évoquent plus le monochrome que des visuels colorés aux nuances subtilement reproduites. Une palette limitée est aussi, il faut bien que je l’avoue, plus simple à gérer, notamment pour envisager d’en proposer des déclinaisons en accord avec des préférences utilisateurs ou au moins le mode d’affichage dit sombre proposé par les systèmes d’exploitations et pris en compte par de plus en plus d’applications courantes. Considérant cela, j’ai arrêté un palette de quatre nuances :
- deux fortement contrastées pour se répondre en positif ou négatif,
- une pour la mise en avant ou le soulignement,
- une dernière teinte « atténuée » dans la gamme des deux premières.
Comme vous pouvez le constater à la publication de ce billet, noir, blanc, jaune et gris assez clair ont été les couleurs choisies.
Réalisation, jeux et expérimentations
Ne travailler que sur le fichier CSS du site m’a permis de changer l’habillage complet en trois jours et en dilettante (avec quelques ajustements au fil des relectures).
Cet exercice a été également une opportunité pour moi de mettre à jour mes connaissance sur l’état de l’art des propriétés, unités et fonctionnalités des feuilles de style web et de son support par les différents navigateurs. Il y a là matière à billets… à suivre ?
Rédigé à Toulouges en février 2025.