Au sortir d’un été beau et chaud s’est posée la question de mon activité professionnelle. Enfin, je me suis posé la question qui, au lieu de rester tranquillement à sa place, a ramené les souvenirs assez plaisants de mon expérience viennoise (de la Vienne du Futuroscope, pas de celle des valses ni du chocolat chaud) dans l’enseignement.
Hérault sans CAPES
Après avoir échangé nombre de « Pourquoi pas ? » avec famille et amis, j’ai remonté les élastiques, à défaut de manches, de la chemise contenant les parchemins nationaux faisant état de mes diplômes afin de numériser ces derniers pour les transmettre à la plateforme Rejoindre l’Éducation nationale. Cette dernière est désormais commune à tous les rectorats et fait montre d’une modernisation, à minima formelle, du système d’information de recrutement. Cependant, la rectrice de Montpellier « a laissé en vu » ma candidature et je suis sans nouvelle ni de celle-ci ni du message demandant des précisions sur le statut « entretien » qui lui a été attribué. Peut-être aurai-je des réponses un jour ?
Ceci étant, en parallèle de cette candidature, j’avais exploré les sites dédiés aux offres d’emploi dans les différentes fonctions publiques. Mon passage éclair au sein d’une entreprise de services du numérique (ESN, coup de maquillage pour essayer de redorer l’image des SS2I, société de service en ingénierie informatique) m’ayant fait comprendre que le privé lucratif aurait du mal à répondre à mes questions de sens dans le travail.
Des livres et libéré ?
Parmi les annonces recensées dans les Pyrénées-orientales, je relevais l’une d’elle, publiée par le conseil départemental, concernant un poste de bibliothécaire référent·e informatique, numérique et prospective. Il y a quelques années, j’aurais sans-doute laissé passer celui-ci (et découvert l’existence des bibliothèques départementales) mais il se trouve qu’un ami travaille justement dans une de ces bibliothèques, aussi le contactais-je pour discuter de le pertinence ou non de répondre à cette offre.
De souvenirs en plaisanteries, de bons mots en sourires, nous sommes arrivés à me convaincre de rédiger une de ces maudites lettres de motivation et de passer à l’acte (de candidature). Je vous épargne les affres de la rédaction et de la relecture, mon blocage à la réalisation du fait que la réponse attendue semblait devoir se faire par courrier postal, sans-doute à la main. Dans un accès de découragement et pour mettre fin à la tempête émotionnelle qui me rongeait, je collais la dernière version de ma lettre d’accompagnement dans le formulaire de candidature lambda de la plate-forme de recrutement et y chargeait mon C.V. à « la dernière heure du dernier jour ». Alea jacta est mais aléas surtout ; le fait de contacter le conseil départemental provoquera peut-être un sursaut de recrutement.education.gouv.fr/recrutement/.
Le sursaut n’eu pas lieu mais je reçus au contraire une série de messages électroniques, mi-automatisés mi-amendés à la main, me demandant de fournir par retour de courriel une copie de mes diplômes puis, accusant réception de ceux-ci, me prévenant que sans réponse de la part du Département dans les quatre mois il me faudrait considérer ma candidature comme rejetée. Quelques jours plus tard, cependant, je recevais une convocation pour un entretien… le mois suivant. Je ne saurais comment décrire l’effet que cette temporalité peut provoquer chez moi, sinon en un mot : paralysie.
Les jours et les semaines passèrent, je parcourais le site de l’Association des bibliothécaire de France, lisais le texte de la loi nº 2021-1717 du 21 décembre 2021 relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique, explorais les systèmes intégrés de gestion de bibliothèque, leur éditeurs, les outils de recherche bibliographique Electre et Orb entre autres choses…
Le jour dit, le mercredi 20 novembre, je me présentais à la Maison de la catalanité. De mon point de vue, les échanges furent bons et l’expérience assez positive. Je fus un peu surpris du fait que, en dépit de l’intitulé de l’offre, le sujet du numérique ne semblait plus primordial mais que pour une partie de mon auditoire se posait surtout le question de ma non connaissance de la, je cite, bibliothéconomie. Il fut dés lors beaucoup question de l’accompagnement de la création de nouveaux établissement et de relation avec les diverses parties-prenantes. J’en ai alors appelé, pris au dépourvu, à mon expérience de gestion de projets transverses (et internationaux) à Air Liquide.
Depuis j’attends… toujours pris dans une gangue d’incertitude et de désillusion.
Rédigé à Toulouges en novembre 2024.